Alimentation du cheval en automne : éviter fourbure, sous-alimentation et intoxications

Quand l’automne s’installe, les nuits se refroidissent. La pluviométrie augmente et la lumière décroît. Ces changements modifient fortement la quantité d’herbe disponible et sa composition. Parallèlement, des risques d’intoxication apparaissent.

Adapter l’alimentation du cheval en automne et la gestion au pré devient alors essentiel !

1) Pourquoi l’automne bouleverse le pré ?

En période froide, la croissance de l’herbe s’arrête. Les fructanes s’accumulent à la base des tiges, surtout après des nuits sous 5 °C suivies de journées ensoleillées. C’est un contexte à risque pour les chevaux sensibles à la fourbure.

Même si la pluie reverdit les pâtures, la matière sèche réellement ingérable reste bien plus faible qu’au printemps. Les besoins en énergie et en protéines ne sont plus couverts. Les conditions plus fraîches et humides augmentent, en plus, les besoins d’entretien.

Chez les chevaux âgés, la vigilance doit être renforcée. Un amaigrissement progressif peut passer inaperçu sous un poil qui s’épaissit.

2) Les bons réflexes à mettre en place

Pour réduire ces risques, on limite le pâturage lors de nuits < 5°C suivies de soleil. Les chevaux sensibles à la fourbure doivent paître très tôt le matin. Puis ils doivent être retirés au plus tard en milieu de matinée, avec un accès à une zone sèche sans herbe et à un fourrage pauvre en sucres solubles.

Pour prévenir la sous-alimentation, on complète systématiquement avec un fourrage de bonne qualité. Dès que la température nocturne passe sous 10°C, on rentre la nuit dans un abri sec, sans courants d’air, avec eau et fourrage.

Côté intoxications, on empêche l’accès aux zones à risque. On comble la capacité d’ingestion par un apport complémentaire en fourrages. Ces gestes structurent concrètement l’alimentation du cheval en automne.

3) Signes d’alerte et dangers à connaître

Les éléments factuels à surveiller et à connaître sont clairs :

• Nuits < 5°C + soleil = accumulation de fructanes et risque de fourbure.
• Herbe d’automne reverdie mais pauvre en matière sèche ⇒ apports énergétiques et protéiques insuffisants, amaigrissement possible (particulièrement chez les chevaux âgés).
• Plantules d’érables sycomores : hypoglycine A, destructions musculaires posturales et respiratoires, urines très foncées, fréquence respiratoire augmentée, mortalité pouvant atteindre 90% en 72 heures.
• Glands de chêne : tanins, coliques, diarrhées avec sang, atteinte rénale, gravité corrélée à la quantité ingérée.

Connaître ces tableaux cliniques vous aide à ajuster sans délai l’alimentation du cheval en automne et l’organisation du pâturage.

4) Plan d’action concret et immédiat

• Clôturer dès la fin août une bande d’au moins 3 mètres le long des chênes et érables avec un fil électrique.
• Organiser le pâturage des chevaux sensibles très tôt le matin et retrait en milieu de matinée lors des périodes à risque. Prévoir une zone sèche sans accès à l’herbe avec un fourrage à faible teneur en sucres solubles.
• Compléter l’ingestion par du fourrage pour limiter l’ingestion volontaire de feuilles, plantules et glands. Si la surface est insuffisante, limiter les sorties aux périodes diurnes.
• Dès que la température nocturne < 10°C, rentrer la nuit dans un abri sec, sans courants d’air, avec fourrage de qualité et eau. Vigilance accrue pour les chevaux âgés.
• Éviter le surpâturage et le piétinement pour préserver la diversité florale et la repousse de qualité au printemps suivant.

Appliquer ces mesures simples sécurise durablement l’alimentation du cheval en automne.

Agissez maintenant : sécurisez l’automne de votre cheval

L’automne n’est pas une simple transition ! C’est un moment clé où la gestion du pâturage, le choix du fourrage et la prévention des intoxications font toute la différence. Avec quelques repères thermiques, un complément de fourrage adapté et des zones à risque bien balisées, vous protégez la santé de vos chevaux et anticipez les complications de saison.

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